Quitter Paname

Miniature de tour Eiffel sur une carte

Quels sont les points communs entre : une formatrice pour adulte, une petite entreprise de conseil en stratégie et une prestigieuse école du numérique ? Tout d’abord, tous trois étaient parisiens. Ensuite, chacun d’entre eux est passé au JT sur une grande chaîne publique. Et enfin, ils ont tous décidé de quitter Paris !

D’après une étude du courtier Empruntis, ce ne sont pas 20%, pas 30%, mais bien 46% de Parisiens qui souhaitent quitter la capitale ! Une tendance tellement actuelle qu’un site – paris-jetequitte.com – lui est entièrement dédié.

Logo du site "Paris je te quitte"

Le confinement et le boom du télétravail ont fait effet d’accélérateur : de nombreux Parisiens se sont repliés sur la province, et certains n’ont plus envie d’en partir. Même constat côté entreprise, où l’immobilier moins cher représente une solution pour alléger les coûts. D’autant que Paris reste facilement accessible, avec des liaisons ferroviaires toujours plus rapides !

SOMMAIRE

Pourquoi les Parisiens veulent-ils quitter Paris ?

Avec 800€, vous aurez un studio à Paris, un appartement T2/T3 à Bordeaux, une petite maison à Bernay. Si vous me suivez, vous avez déjà compris le premier argument des franciliens pour quitter Paris : le coût de la vie, et en particulier de l’immobilier. Petite anecdote issue de pariszigzag : en 1971 François Mitterrand avait acquis un appartement dans le 5ème arrondissement pour 1000€ au m². Un prix bien loin des tarifs moyens actuels, qui atteignent un niveau démentiel : 10.000€ le m² !

Pile de pièces et figurine de maison

La deuxième raison avancée par les futurs-ex-Parisiens, c’est le cadre de vie, et notamment la verdure et l’authenticité. Pouvoir aller se promener en bord de mer ou de rivière, acheter sur des petits marchés locaux, s’initier à la permaculture… Des images de rêve qui mettent l’eau à la bouche de nos amis franciliens ! Certains craignent cependant le manque de dynamisme par rapport à Paris, et font le choix d’une grande ville comme Lyon ou Bordeaux. Dans ce cas, l’abaissement de la durée de transport et du niveau de pollution représente un véritable atout pour la qualité de vie.

Troisième argument : se libérer du stress quotidien. Trop anxiogène, la vie en Île-de-France ? Oui, répondent de nombreux Parisiens. Le bruit, la pollution, la pression démographique, le sentiment d’insécurité… sont autant de facteurs qui augmentent le niveau de stress. Une sensation d’étouffement aggravée par les longues périodes de confinement et la fermeture des restaurants et des lieux culturels. Vivre Paris sous le seul biais du métro-boulot-dodo n’est décidément pas une sinécure !

Vous savez maintenant pourquoi de nombreux Parisiens souhaitent quitter Paris. Pour quelles raisons, me direz-vous, ne le font-ils pas ? Ce n’est pas si simple, notamment au niveau professionnel. Pas facile de quitter son emploi et de partir à l’aventure sans garanties ! Cependant, des solutions existent qui permettent de conserver son emploi malgré l’éloignement.

SNCF ? C’est possible !

Tracez un cercle de 200 km de rayon autour de Paris, et observez. Bernay, Evreux, Rouen, Gisors, Laval… Autant de petites et moyennes villes accessibles en moins de 2h de train depuis Paris. En parallèle, on sait que la durée moyenne passée dans les transports par les Parisiens est de 2h par jour.

Photo N&B métro | Quitter Paris

Du coup, si vous êtes Parisiens et que vous avez un lieu de travail situé pas trop loin d’une gare, que choisiriez-vous ? 2h par jour dans les transports bondés de Paris, pour rentrer le soir dans votre logement minuscule ? Ou 2-3h de train par jour pour vivre mieux ? Avouez qu’il y a de quoi se poser la question ! D’autant plus pour les salariés du tertiaire, qui peuvent bénéficier de la flexibilité amenée par le télétravail. Vous pourriez, par exemple, travailler deux ou trois jours sur Paris, et le reste du temps chez vous ou dans un espace de coworking. Et rentrer, chaque soir et chaque week-end, dans votre petite maison, pour profiter de votre jardin et de l’air frais.

En bonus, rester proche de Paris, c’est aussi pouvoir continuer à profiter de sa vie culturelle (du moins, espérons que ce soit bientôt le cas !). Votre groupe préféré fait un unique passage en France, à Paris ? 1h30 de train, une nuit d’hôtel, retour le lendemain, rien de compliqué ! Vous devez rencontrer un client très important sur la capitale ? Même trajet, une location de salle en coworking, un déjeuner dans un bistrot chic, et l’affaire est conclue !

Ces entreprises qui délocalisent… en France

Comme il est précisé en introduction, les entreprises aussi sont nombreuses à quitter Paris. A l’image de celle de Fanny, qui a quitté ses prestigieux bureaux des Champs-Élysées pour passer à une formule télétravail – coworking.

En période de crise notamment, ce choix lui a permis de faire une économie mensuelle de 2000€, sans sacrifier un seul poste. Après avoir expérimenté le télétravail durant le confinement, Fanny a même décidé de rester vivre dans ses Alpes natales. Bien entendu, cette délocalisation est notamment possible pour le secteur du tertiaire, mais pas seulement !

Les centres de formation, eux aussi, investissent les campagnes. A l’image de cette école supérieure du numérique installée dans le Tonnerois, qui propose des formations à la pointe des dernières technologies dans le domaine du jeu vidéo. Une aubaine pour la commune de Tonnerre, qui voit ainsi affluer de jeunes étudiants futurs diplômés dans un domaine porteur. Une chance pour l’école, qui a bénéficié d’une installation de locaux à un prix défiant toute concurrence. Et enfin, une opportunité pour les étudiants, qui bénéficient d’une formation bien moins chère, et de logements accessibles rénovés spécialement pour eux !

Nouvelle vie, nouveaux lieux, nouveaux liens !

Si certains franciliens choisissent de s’éloigner de Paris tout en conservant leur activité à la capitale, pour d’autres, c’est l’occasion d’un changement radical. Sur le site « Paris je te quitte », on trouve même un article intitulé « Quitter Paris pour s’initier à la permaculture en Sologne » !

Ces virages à 90° sont facilités par le développement des tiers-lieux en zone rurale : des lieux d’échange et de créativité, qui s’appuient sur le déploiement du numérique pour prospérer. Espaces de coworking, fablab, friche culturelle… sont autant d’exemples de tiers-lieux. Ces derniers fleurissent un peu partout, encouragés par L’État qui y voit une opportunité de redynamisation des zones rurales. Ce dernier, qui les a renommé « fabriques de territoire » a d’ailleurs lancé un appel à projets permettant d’obtenir un financement allant jusqu’à 50.000€ par an !

Ordinateur et café dans un coin de verdure

Un des intérêts de ces tiers-lieux pour les nouveaux arrivants est la possibilité de créer des liens sociaux. Il peut en effet être difficile de quitter son cercle amical et sa vie parisienne bien remplie, pour aller s’installer dans des lieux où on ne connaît personne. Grâce aux tiers-lieux, il devient facile de trouver des lieux de rencontre, d’échanges et de partage.


Trois profils majoritaires se distinguent parmi les Parisiens qui souhaitent changer de vie : le couple trentenaire, les jeunes parents et les personnes en fin de carrière. Toutes ne dénigrent pas forcément Paris : ils ont profité de son foisonnement culturel, ont aimé flâner dans ses rues. Mais le temps passant, les défauts dépassent les bénéfices : le bruit, la pollution, le prix de la vie…

Une aubaine pour les villes et les zones rurales, qui peuvent ainsi redynamiser leur territoires, sans y perdre leur identité. D’autant que nombre d’entre elles ont aussi une vie culturelle riche à offrir !

A Bernay, ville d’art et d’histoire, les arguments pour attirer sont nombreux ! L’histoire locale, le cadre vert, la proximité de Paris… Tout était réuni pour créer l’espace de coworking du Cosnier. 1h30 seulement de train depuis Saint-Lazare, il ne tient qu’à vous de venir vérifier…

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